dimanche

J4 Lundi 15 Mai


Comme on nous l’avait dit à Hanoi, notre guide perso pour le trek vient nous chercher à l’hôtel. Il a vingt cinq ans, originaire des villages et a appris les bases du français au contact de touristes français venus se perdre ici. La ballade a un rythme vraiment pépère comparé à ce qu’on fait habituellement, et le temps est idéal. On suit la vallée en passant par les villages, en suivant la rivière, en longeant des rizières en terrasse, en regardant les paysages magnifiques et en étant mêlés aux petites scènes de vie qu’on ne voit que dans les reportages. Vraiment incontournable ! On se promène, on observe, on discute avec le guide, avec les locaux autant qu’on peut et on observe encore pour en prendre plein la vue. C’est grandiose, la montagne a été totalement apprivoisée pour créer les terrasses et l’eau est au cœur de toute cette vie, indispensable et présente partout et pour tout, irrigation, électricité, moulin à eau à percussion ingénieux pour séparer le riz de son écorce, etc.… On s’arrête régulièrement dans des maisons, les gens nous accueillent chez eux amicalement, et on apprécie plus leur sens de l’hospitalité que leurs prunes ultra acides. La vie est très dure par là, le travail à abattre est titanesque, et tout se fait à la main, de la récolte au plantage de chaque pied de riz, et c’est avec les buffles et les pieds dans la boue que les parcelles sont labourées. On se croirait trois cents ans en arrière, les méthodes n’ont pas changé. On passe à coté des buffles, des femmes qui récoltent le riz, du paysan qui laboure, des enfants qui jouent dans la boue, et des chiots qui jouent avec les poules, mais on ne va pas les manger, ils sont trop petits, pour le moment… Des cris de cochon ? On s’approche, c’est les préparatifs pour un mariage, on égorge trois gros cochons, scène assez crue, le sang gicle, les chiens lèchent, et on est invité à la cérémonie et au repas pour le soir. Merci beaucoup mais on doit avancer. A quatorze heure on est déjà arrivé à notre ferme où on passera la nuit, une famille de Tzaï dans un tout petit village. Après quelques tasses d’un thé pas terrible, on se ballade par nous même aux alentours, près de la rivière, dans le village, ou sur des buffles… On participe à la préparation du repas, fait sur le sol au feu de bambou, avec des plats traditionnels mais aussi des frites à l’ail. Malgré l’hygiène très loin de nos normes occidentales, c’est délicieux, et la soirée a été très chouette avec un couple de français et un anglais, les deux guides et de l’alcool de riz dans une bouteille en plastique. Conditions rustiques mais bonne nuit. C’est bien de voir des gens heureux avec quasiment rien, mais avec de vrais valeurs. On aurait le temps de se plaindre nous autres occidentaux… Le tourisme, même si il est heureusement encore peu développé ici, risque à long ou moyen terme de remplacer leur hospitalité naturelle par la notion de service, et ce serait bien dommage de perdre d’aussi bonnes valeurs en échanges de quelques devises. On a croisé beaucoup de vendeuses locales avec leurs marchandises dans leurs petits paniers, et on a acheté la majorité de nos souvenirs ici, garantis fait mains locales, et vraiment typiques. C’est vraiment pas cher, du coup même si on le pouvait on a pas jugé bon de négocier pour moins d’un euro sachant ce que ça pouvait représenter pour eux. A-t-on participé à perturber leur équilibre en achetant leur artisanat à prix « fort »? Je ne l’espère pas, on n’aurait pas envie de contribuer à la destruction de cette fragile société en donnant à un gamin ce que le chef de village ne pourra pas gagner en travaillant au champ. Ici beaucoup n’ont pas grand-chose, mais ils ont une culture, une vraie identité, une solidarité et un sens de la famille qui a disparu chez nous. Ces gens vivent et ont toujours vécu en osmose avec leur environnement en étant heureux, et on ne voudrait pas avoir créer de nouveaux besoins en décalage par rapport à ce mode de vie.

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