mardi

Notre parcours

Nous avons traversé sur 18 jours le Vietnam du nord au sud, en rayonnant dans un premier temps dans la région d'Hanoi avant de gagner Ho Chi Minh en fin de parcours.
Vous trouverez ci dessous notre carnet de voyage au jour le jour, avec nos rencontres, nos anecdotes, nos visites et tout ce qui nous a marqué dans ce tès agréable pays.

dimanche

J1 Vendredi 12 Mai


Après quatorze heures de vol et une escale à Bangkok, enfin on pose le pied au VIETNAM tant attendu! Très grosse chaleur, cent pour cent d’humidité… ben même pas, l’atmosphère est agréable et nous ne sommes pas littéralement étouffés en sortant de l’avion climatisé comme on avait pu l’être ailleurs. Notre premier contact avec un Vietnamien, en dehors de la douane, est notre chauffeur de taxi, et il nous a mis directement dans le bain car le trajet aéroport - Hanoi n’a ressemblé à rien de ce que je connaissais sur la route. Déjà, première chose marquante, on double des milliers de scooters, mobylettes, vélos ou autres deux roues avec de une à quatre ou cinq personnes, sans casque bien entendu, et les coups de klaxon alternent avec les appels de phare de manière incessante. Pas de bol d’être tombé sur un tel chauffeur… ben non, tout le monde conduit de cette façon et les mœurs routières locales sont radicalement différentes de nos règles occidentales. En dehors de sa manière de conduire, ce chauffeur a tenté une arnaque courante mais bien connue des touristes en nous emmenant dans un autre hôtel que celui demandé, mais Arnaud a bien géré l’affaire et on finalement rejoint un autre hôtel dans le bon quartier à pieds, en se frayant un chemin dans le flux de cycles. Enfin posé à l’hôtel. Premières impressions sur la capitale, que de motos ! Je me répète déjà mais ce trafic de pousse-pousse, vélos, motos, scooters est vraiment frappant. Il y a un bruit de klaxon continuellement, et la traversée des rues relève du défi. Aux carrefours, la règle est simple, celui qui klaxonne et qui fait un appel de phare passe, et vu que tout le monde le fait ça provoque de belles mêlées. Ca roule dans tous les sens, on occupe tout l’espace, on coupe les virages, et tout ça en klaxonnant bien entendu. Les feux rouges sont là uniquement pour décorer et les casques ne sont pas là du tout. Les trottoirs servent à tout sauf à marcher, ce sont des parkings pour cycles, des terrasses pour les petites gargotes, ou encore plein d’autres activités, du coup nous les petits piétons on se mêle au trafic provocant encore d’autres coups de klaxon. Mais bon Hanoi ce n’est pas seulement ça, c’est également une ville qui a su garder son identité par son coté passéiste et son charme rétro, avec ses allées plantées d’arbres, ses lacs, ses temples et ses milliers d’odeurs et saveurs dans les innombrables petites échoppes. Notre première soirée a été brève, repas dans un p’tit resto de la vieille ville et programmation des journées suivantes. Nous n’avions que le billet d’avion, mais sur place tout est extrêmement simple à organiser, il existe plein de cafés agences de voyage et on peut choisir nos expéditions à la carte, en petits groupes, et remarquablement efficaces, et surtout moins onéreux que de passer par la France et les tours opérateurs qui se prennent des commissions énormes sur le dos des touristes mais surtout des locaux.

J2 Samedi 13 Mai



Après une première nuit réparatrice, nous voilà partis pour notre première vraie journée dans le pays. Au programme, l’Halong terrestre à Ninh Binh, magnifiques paysages de la baie d’Halong mais sur terre et pas sur la mer, d’où son nom… On longe une rivière en barque qu’un couple de vieillards fait avancer en ramant, soit avec leurs mains de manière classique, soit avec leurs pieds de façon très étonnante, comme un vélo presque. En tout cas on culpabilise presque de pas les aider et de se laisser traîner par une mémé qui plus de deux fois mon age. Les paysages sont vraiment chouettes avec des rizières d’un vert éclatant qui bordent la rivière et des énormes parois à la végétation luxuriante dans toutes les directions. Dommage qu’il y ait quelques touristes, même si l’on croise beaucoup de locaux sur leurs bateaux dont les maisons adossées aux roches rajoutent au charme du lieu. Il faut même se méfier pour ne pas percuter les têtes au chapeau conique qui sortent de l’eau lors d’une séance de pêche à la grenouille. Les principales caractéristiques de la ballade sont surtout les grottes longues de plus de cent mètres sur un ou deux de haut où se faufile la rivière, qu’on traverse en barque, belle ambiance en dessous de ces énormes pains de sucre. Sur la route on avait pu apprécier deux temples à Hoa Lu, avec les caractéristiques odeurs d’encens, les offrandes, les inscriptions chinoises, les habitants sur leurs buffles etc.… on est vraiment au vietnam. On a aussi pu voir (malheureusement à travers les vitres du minibus…) la campagne et ses petites scènes de vie comme les buffles qui prennent le frais dans la boue, mais on n’imaginait pas encore qu’on la vivrait directement dans ce qu’elle a du plus typique quelques jours plus tard. Retour à l’hôtel prendre quelques affaires car on part le soir même en train de nuit pour le nord du pays à la frontière chinoise dans les montagnes de Sapa à la découverte des peuples des minorités ethniques. D’ailleurs une fois rentrés à Hanoi, pour nous emmener au train, c’est le petit gamin de l’hôtel qui nous guide, et qui insiste pour porter nos sacs plus lourds que lui, on a presque honte, le temps du colonialisme semble revenu… Le train ce n’est pas le TGV, on fait les trois cent cinquante kilomètres en dix heures, mais la cabine est correcte, et les deux vietnamiens qui dorment avec nous également.

J3 Dimanche 14 Mai


Moment de vérité à la sortie du train à Lao Caï, est-ce que l’organisation de l’hôtel pour nos excursions est sérieuse ? Serons-nous attendus sur le quai ? Parce que sinon paumés dans le fin fond du pays à cent mètres de la frontière Chinoise loin des autoroutes touristiques ça aurait été sportif… Mais bonne surprise tout est impeccable, et avant de se rendre à Sapa on part pour deux heures de minibus sur une route mi goudronnée mi rien du tout pour l’extraordinaire marché de Bac Ha au cœur de la culture des Mhong Fleuris. Ca vaut largement le déplacement, quel spectacle ! On est ailleurs. Ca grouille dans tous les sens, et tous nos sens sont décuplés. La vue, l’ouïe, l’odorat en ont pour leur compte, seul le goût est resté au repos. On n’a pas osé s’attabler aux gargottes où les villageois mangent toutes sortes d’animaux vendus encore vivants de l’autre coté du marché… Les tenues traditionnelles sont magnifiques, ultra colorées. Et la petite dizaine de touristes que nous sommes se fond dans la masse sans perturber l’authenticité, extra. Quel bonheur de se frayer un chemin dans toute cette vie, dans les étals de viande, de tabac, de fruits… C’est pour ce genre de moments qu’on voyage. On termine la journée dans les villages alentours, dans les rizières en terrasses, c’est chouette mais on sait que le lendemain dans notre trek de deux jours ce sera encore plus beau ! Il nous reste à rejoindre Sapa, à quatre heure de Bac Ha. L’hôtel est extra, avec vue imprenable sur la vallée qu’on traversera le lendemain. Sapa est une toute petite ville de trois mille âmes qui sert de point de départ aux treks et randonnées dans la région, mais surtout c’est le centre administratif et d’échange des nombreux villages avoisinants des différentes populations. Ici c’est surtout la région des Mhongs Noirs, mais on croise aussi beaucoup de Zhao Rouges et quelques Tzaï. Les Mhongs noirs sont un peuple vraiment gentil, curieux, hospitalier, et encore une fois magnifiquement habillés, tout en noir avec des parties brodées et teintées naturellement, et les femmes portent des molletières aux jambes et leurs oreilles sont percées de bijoux argentés, et enfin les incisives sont peintes, et tout ça ce n’est pas pour le folklore ou pour les touristes, c’est leur quotidien. On sera directement à leur contact le lendemain, bonne journée en perspective. En attendant, on passe la soirée à se promener dans la ville, avec son marché très pittoresque, et pour la 1ère fois on voit un gentil petit chien, malgré qu’il soit coupé en morceaux et grillé… On pouvait même acheter de l’opium fabriqué illégalement par les villageois, non merci.

J4 Lundi 15 Mai


Comme on nous l’avait dit à Hanoi, notre guide perso pour le trek vient nous chercher à l’hôtel. Il a vingt cinq ans, originaire des villages et a appris les bases du français au contact de touristes français venus se perdre ici. La ballade a un rythme vraiment pépère comparé à ce qu’on fait habituellement, et le temps est idéal. On suit la vallée en passant par les villages, en suivant la rivière, en longeant des rizières en terrasse, en regardant les paysages magnifiques et en étant mêlés aux petites scènes de vie qu’on ne voit que dans les reportages. Vraiment incontournable ! On se promène, on observe, on discute avec le guide, avec les locaux autant qu’on peut et on observe encore pour en prendre plein la vue. C’est grandiose, la montagne a été totalement apprivoisée pour créer les terrasses et l’eau est au cœur de toute cette vie, indispensable et présente partout et pour tout, irrigation, électricité, moulin à eau à percussion ingénieux pour séparer le riz de son écorce, etc.… On s’arrête régulièrement dans des maisons, les gens nous accueillent chez eux amicalement, et on apprécie plus leur sens de l’hospitalité que leurs prunes ultra acides. La vie est très dure par là, le travail à abattre est titanesque, et tout se fait à la main, de la récolte au plantage de chaque pied de riz, et c’est avec les buffles et les pieds dans la boue que les parcelles sont labourées. On se croirait trois cents ans en arrière, les méthodes n’ont pas changé. On passe à coté des buffles, des femmes qui récoltent le riz, du paysan qui laboure, des enfants qui jouent dans la boue, et des chiots qui jouent avec les poules, mais on ne va pas les manger, ils sont trop petits, pour le moment… Des cris de cochon ? On s’approche, c’est les préparatifs pour un mariage, on égorge trois gros cochons, scène assez crue, le sang gicle, les chiens lèchent, et on est invité à la cérémonie et au repas pour le soir. Merci beaucoup mais on doit avancer. A quatorze heure on est déjà arrivé à notre ferme où on passera la nuit, une famille de Tzaï dans un tout petit village. Après quelques tasses d’un thé pas terrible, on se ballade par nous même aux alentours, près de la rivière, dans le village, ou sur des buffles… On participe à la préparation du repas, fait sur le sol au feu de bambou, avec des plats traditionnels mais aussi des frites à l’ail. Malgré l’hygiène très loin de nos normes occidentales, c’est délicieux, et la soirée a été très chouette avec un couple de français et un anglais, les deux guides et de l’alcool de riz dans une bouteille en plastique. Conditions rustiques mais bonne nuit. C’est bien de voir des gens heureux avec quasiment rien, mais avec de vrais valeurs. On aurait le temps de se plaindre nous autres occidentaux… Le tourisme, même si il est heureusement encore peu développé ici, risque à long ou moyen terme de remplacer leur hospitalité naturelle par la notion de service, et ce serait bien dommage de perdre d’aussi bonnes valeurs en échanges de quelques devises. On a croisé beaucoup de vendeuses locales avec leurs marchandises dans leurs petits paniers, et on a acheté la majorité de nos souvenirs ici, garantis fait mains locales, et vraiment typiques. C’est vraiment pas cher, du coup même si on le pouvait on a pas jugé bon de négocier pour moins d’un euro sachant ce que ça pouvait représenter pour eux. A-t-on participé à perturber leur équilibre en achetant leur artisanat à prix « fort »? Je ne l’espère pas, on n’aurait pas envie de contribuer à la destruction de cette fragile société en donnant à un gamin ce que le chef de village ne pourra pas gagner en travaillant au champ. Ici beaucoup n’ont pas grand-chose, mais ils ont une culture, une vraie identité, une solidarité et un sens de la famille qui a disparu chez nous. Ces gens vivent et ont toujours vécu en osmose avec leur environnement en étant heureux, et on ne voudrait pas avoir créer de nouveaux besoins en décalage par rapport à ce mode de vie.

J5 Mardi 16 Mai


On termine la ballade, en traversant forêt de bambous, cascades, etc.… Petite douche et on se prépare déjà à dire adieu à ces gens au mode de vie si différent du notre. Dernier petit tour dans le marché, la tête du chien est coupée en deux, quelqu’un a du se régaler ! On repart en bus vers la gare de Lao Caï et deuxième nuit dans le train.

J6 Mercredi 17 Mai


Arrivée à Hanoi à cinq heure du matin, descendre la montagne met moins de temps que de la monter, on a mis que huit heure pour les trois cent cinquante kilomètres. La ville est encore endormie, calme, agréable. Pas de klaxons. Tellement endormie que notre hôtel est fermé, les gérants dorment dans le hall sur le sol, ou le resto à coté où trois tables forment un lit, etc.… Du coup on va attendre près du lac, et surprise il y a des milliers de personnes qui font leur gym, surprenant mais forcément bénéfique. Sept heure, notre hôtel ouvre enfin ses portes. On change quelques affaires et nous voilà déjà repartis en minibus vers la merveille d’Asie, la fameuse et incontournable baie d’Halong. Annoncée comme le gros point fort du voyage, elle a tenu toutes ses promesses au-delà de nos espérances. Pour profiter au mieux de ce paysage somptueux, on a opté pour une formule avec nuit sur le bateau, ça aurait été dommage de passer à coté de ça, d’autant que le bateau est magnifique, tout en bois, grand et confortable, et pour bien faire nous ne sommes que dix sur les seize places possibles. Autant dire que l’on n’était pas les uns sur les autres, et le groupe était aussi sympa que cosmopolite (Australie, Chine, Canada, Allemagne, Suisse, Québec, France…) avec des échanges d’adresses intéressants pour les étapes à venir. Halong, on sait que ce sera beau, on s’y attend mais malgré tout on reste époustouflé devant ces milliers d’îles sauvages, déchiquetées, avec une végétation luxuriante, le tout sur une mer de Chine endormie. Quel spectacle ! On rentre vraiment dans la baie après avoir navigué les deux Kilomètres qui la séparent du port et là on est au milieu des roches, des villages de pêcheurs sur bidons, des îles sauvages… Première pause dans une immense grotte qui a servi d’hôpital Vietminh pendant la guerre. C’est très beau, très grand, très frais mais mis en valeur n’importe comment, avec des spots de couleurs ou des parties du plafond cimentées… Deuxième pause sur une des rares plages accessibles à notre bateau qu’offrent ces pains de sucre, et grimpette jusqu’à un temple au sommet du rocher avec vue panoramique sur la baie. Le bateau a ensuite ancré en plein cœur de la baie avec un superbe point de vue et on a poursuivi nous-même la visite en canoë. Ce petit bateau nous a offert la possibilité de tomber sur des sites merveilleux et inaccessibles aux gros bateaux et donc à la majorité des touristes. Par exemple en passant sous cette petite grotte d’un à deux mètres de hauteur où il fallait baisser la tête sur trente à quarante mètres de long on ne s’attendait pas à tomber sur une sorte de cirque immense totalement renfermé par de monumentales falaises mis à part cette minuscule ouverture par où on était passé. Au milieu, seuls, on se demande ce qu’on fait là et comment un Isberguois peut se retrouver ici… Fin de journée consacrée à la contemplation des paysages, à la baignade directement du bateau et après le repas concocté d’aliments péchés quelques heures auparavant observation du plus beau coucher de soleil que j’ai eu l’occasion de voir, ultra romantique si j’avais eu une autre personne qu’Arnaud à mes cotés. La nuit en cabine fût bonne, abrégée pour voir le soleil se lever dès cinq heure, mais on l’a poursuivie sur le pont, pas désagréable.

J7 Jeudi 18 Mai


On poursuit la ballade en se rendant à une baie voisine, aussi belle, et plus sauvage encore. Nouvelle escapade en canoë vers une île et une plage qui semble encore vierge qui a permis une baignade paradisiaque sans aucune pollution sonore ou visuelle causée par les bateaux. Il est temps de quitter ce paysage exceptionnel, en n’en ratant pas une miette, et retour direction Hanoi. C’est là que survient notre première et unique mauvaise surprise du voyage. L’hôtel qui nous a organisé les excursions nous donne une chambre à l’opposé de celle de la nuit à notre arrivée, sans fenêtre, pas nickel et avec des bébêtes. Je suis content de ne pas avoir vu la tête de celle qui m’a piqué car d’après la plaque rouge à la cuisse qui m’a suivie toute une semaine elle ne devait pas être jolie… Ces mêmes patrons nous ont sorti une taxe de nulle part au moment de payer nos excursions et billets d’avion et ça fait quatre vingt dollars partis en fumée. Il fallait que ça arrive un jour ou l’autre, mais c’est dommage, tout avait été si parfait jusque là. On oublie vite pour se concentrer sur ce qu’on vient de visiter et sur la suite du voyage. On termine la journée en visitant Hanoi, non sans essayer les motos taxi, ce sont simplement des locaux qui attendent dans les rues pour nous emmener à l’arrière de leur cycle. Malgré la cohue, on s’est lancé. L’entrée dans les carrefours surprend toujours, mais la faible allure limite les risques d’accident grave malgré que la conduite soit à nos yeux d’occidentaux suicidaire. On s’est rendu au mausolée Ho Chi Minh, star locale et chef de la révolution communiste, on a vu également différentes pagodes ou temples, comme le temple de la littérature (centre du confusionnisme) ou encore la célèbre pagode sur pilotis.

J8 Vendredi 19 Mai


Notre dernier moment à Hanoi avant de prendre le vol intérieur pour Hué, on l’a vécu sur une terrasse improvisée avec des tabourets en plastique sur un trottoir près de l’hôtel avec un demi litre de bière à deux mille dongs, soit dix centimes. En général, ce qui n’est vraiment pas cher n’est pas d’excellente qualité, ben cette bière n’échappera pas à la règle… Fini le Nord du pays, bonjour le centre. Quinze heure de bus survolées en une heure, beau gain de temps en échange de quelques dollars. Hué est comme la baie d’Halong classée au patrimoine mondial de l’humanité de l’UNESCO. Cette ville est l’ancienne capitale du pays réputée car elle abrite l’ancienne citée impériale avec la citée pourpre et la cité interdite. La ville en elle-même n’a pas un grand charme, mis à part son marché, et encore après ceux des villages des minorités ethniques on le trouverait presque fade, non quand même pas. Sinon on trouve beaucoup de motos, de vélos, de pousse-pousse, et de légende les plus jolies filles du pays, mais à mon goût celles du nord avaient encore plus de charme avec plus de finesse dans le visage. La citée interdite se situe en plein cœur de l’immense citadelle, mais malheureusement elle a été en grande partie détruite pendant la guerre par les bombardements Américains… merci la guerre. Ce qui reste de ce lieu rempli d’histoire est très joli, on se croirait presque descendant de l’empereur. Quelques bonnes adresses de routard dans la ville, à la déco très backpackers.

J9 Samedi 20 Mai


La deuxième attraction de la ville est la visite des tombeaux des empereurs, situés le long de la rivière des parfums. Pour cette visite, on a eu la bonne idée suite à notre expérience d’Hanoi de la faire en moto taxi. Notre guide/chauffeur locale nous a même permis de tomber au bon moment dans un monastère bouddhiste pour la cérémonie du repas, c’est chouette et curieux. On s’est même prit le culot, sous couvert de la guide de rentrer dans la bibliothèque ou autres bâtiments du monastère à condition de respecter les lieux et personnes bien entendu. On a également visité deux tombeaux très différents, celui de Thu Duc, avec lac, nénuphars et fleurs de lotus, maisons sur pilotis, etc.… et celui de Kai Dinh, tout en pierres sur plusieurs niveaux.

J10 Dimanche 21 Mai


On quitte Hué vers Hoi An, autre étape incontournable. Cette toute petite ville se différencie par son coté paisible, on a l’impression qu’elle n’a pas bougé depuis des centaines d’années, mis à part les boutiques de souvenirs qui ont remplacé des boutiques d’artisanats, et les motos qui ont remplacé les vélos. On y fait rien à part flâner, et c’est déjà beaucoup tellement les bâtiments dans leur ensemble sont jolis, que ce soit temples, ponts, ou surtout maisons anciennes d’origines chinoise ou japonaise. On se croirait dans un décor de film de karaté et on s’attend à voir débouler à chaque virage Bruce Lee en kimono. On s’est pris le luxe d’un hôtel trois étoiles, pour dix sept dollars la nuit on pouvait se permettre de profiter de la piscine.

J11 Lundi 22 Mai


Vu le calme de la ville, on a loué des vélos pour aller à la plage, très jolie d’ailleurs. Entre deux baignades, des marchandes de bijoux s’installent pour discuter malgré qu’on ne leur achète rien, y paraît qu’on a des têtes amicales. Hoi An fût aussi l’occasion de manger de bonnes fondues vietnamiennes, poisson/calamar/viande pour Arnaud, grenouille pour moi, et ici ils ne mangent pas que les cuisses dans la grenouille…On retombe sur un couple de notre bateau d’Halong, et aussi celui de la maison dans la village Tzaïe, le Vietnam est petit.

J12 Mardi 23 Mai


Deuxième journée avec une étape réalisée en avion, vers Nha Trang cette fois. Sur la route de l’aéroport, on stoppe à la montagne de marbre, quelle chaleur ! De loin la journée la plus chaude, et malgré le goutte à goutte de sueur, on ne peut qu’apprécier le spectacle irréel d’une grotte reconvertie en temple où les puits de lumière inondent la fumée odorante de l’encens en faisceaux, et y’a que nous c’est génial. On se croirait sorti d’Indiana Jones. La montagne de marbre c’est aussi de nombreux temples, des pagodes, des bouddhas, et du marbre bien entendu. L’avion arrive à destination un peu plus vite que le bus. Nha Trang est considérée comme l’une des plus belles baies au monde, avec une magnifique plage, une eau turquoise et en décors de nombreuses îles. C’est la principale station balnéaire pour les Vietnamiens, on croise beaucoup de touristes du pays et peu d’occidentaux. On ne passe qu’une nuit ici, dernière journée de calme avant d’aller dans les klaxons d’Ho Chi Minh ville.

J13 Mercredi 24 Mai


Dès le matin avant de partir prendre l’avion on va faire une petite baignade, c’est chouette y’a personne encore. De toute manière aux heures chaudes la plage est vide, à part les quelques occidentaux naïfs de croire que le parasol en paille les aurait protégés des coups de soleil. Direction l’aéroport pour Saigon, rebaptisée Ho Chi Minh ville. La première vision de la plus grosse ville du pays est son incroyable et indescriptible flux de cycles de toutes sortes, on croyait avoir atteint les limites avec Hanoi, mais je crois qu’ici c’est battu, les allées sont plus larges et plus remplies, et ils doivent presque respecter certains feux rouges pour garder la fluidité, c’est dire. La ville est beaucoup plus moderne qu’Hanoi, plus occidentalisée et beaucoup plus grande. Notre hôtel est au cœur du quartier routard, visite nocturne, cafés branchés, on passe même devant un bar à hôtesses, le premier du voyage (comme quoi c’est bien loin de la Thaïlande) et on nous propose différentes substances et drogues. Pas de doute, le tourisme est bien là…

J14 Jeudi 25 Mai


Notre première excursion c’est au temple du caodaïsme à Tay Minh. C’est le saint-siège de la religion Cao Dai, religion inventée dans les années 1920 sur les bases de toutes les autres, sorte de synthèse de ce qu’il y a de meilleur dans chaque grande religion d’occident et d’extrême orient. On a assisté à leur cérémonie dans la cathédrale qui paraît sortie d’un Walt Disney avec des dragons et serpents multicolores. Les adeptes sont tout de même deux millions. Juste deux mots sur leur idéologie, il n’existe qu’un seul dieu unique, et il a envoyé différents messies dont Jésus Christ, Moïse, Confucius, Lao Tse, Mahomet, Bouddha, etc.… pourquoi pas, c’est pas plus idiot qu’une autre religion. La messe se fait en chansons avec instruments traditionnels, ça égaye un peu. On continue ensuite la ballade vers les tunnels de CU CHI, immense réseau de galeries et boyaux souterrains creusés pendant la guerre du Vietnam pour se protéger et se défendre contre les Américains. Les tunnels sont étroits, il y fait chaud, et pourtant ils ont été élargis pour les gabarits des touristes, je n’ose même pas imaginer les conditions des soldats il y a même pas quarante ans. On voit toutes sortes de pièges ingénieux, et des cachettes dans le sol pour les militaires où j’aurais à peine rentré une cuisse. Retour à Saigon pour notre seconde soirée là-bas.

J15 Vendedi 26 Mai


Nos deux dernières journées d’excursion, on a choisi de les faire dans le Mékong, célèbre fleuve d’Asie qui se sépare en neuf bras principaux et des milliers de canalisations dans le Sud du pays. Tout le delta grouille de vie, on y cultive toutes sortes de fruits et légumes et les grandes rizières produisent la quasi-totalité du riz vietnamien. Ici on s’y promène en bateau, pratiquement pas de cycles, vu que tout est au bord de l’eau. A bord de notre petit bateau, avec des yeux sur le devant pour faire fuir les crocodiles (bien qu’il n’y en ait plus mais c’est la coutume), on traverse le marché flottant de Cai Be. Beaucoup de bateaux où on s’échange des marchandises, légumes, fruits et on indique ce que l’on vend en accrochant un échantillon au bout d’une longue perche verticale. On navigue sur les différentes ramifications, l’eau est très chaude mais très marron, je ne m’y baignerais pas. Le maillot d’Arnaud a même été taché par une éclaboussure… Tous les bords sont habités, avec des maisons sur pilotis la plupart du temps, et les gens se servent de ce fleuve pour tout, pour voyager, se laver, faire la lessive… Il est prévu qu’on dorme à Can Tho, la grosse ville du Mékong, mais il faut passer un bac pour y accéder. Heureusement qu’il y avait deux sympathiques touristes vietnamiennes avec nous sinon on aurait été largués, le bus nous dépose sans rien nous dire d’un coté du bras et on doit prendre le ferry à pieds, ça a l’air facile à lire mais pas si simple de le faire en respectant les mœurs locales. On visite un temple Kmer, on est tout proche du Cambodge, et encore d’autres temples et pagodes. Le resto du soir nous permet enfin de goûter le serpent, en nem pour commencer, puis en plat normal avec un accompagnement varié. Mes impressions ? Je me suis régalé, vraiment bon, fin, et de bonne texture, ce n’est ni du poulet ni du poisson. C’est pas un ville fabuleuse Can Tho, et donc pas super touristique, c’est aussi ici où on voit pour la première fois un centre commercial. En y entrant, on a vraiment attiré l’attention des locaux, et à voir leurs réactions ils semblaient n’avoir jamais vu d’occidentaux. Je faisais une bonne tête de plus que n’importe quel bonhomme, avec la barbe dans un pays d’imberbes, et tout le monde se retournait curieusement et amicalement sur nous. Les enfants nous souriaient avec des « hello », on nous a même offert une partie dans un jeu d’arcade de danse, mais non merci… La vendeuse à qui on a acheté un petit truc était morte de rire, ça lui fera une bonne anecdote à raconter, elle a servi ses premiers français, et un grand barbu en plus !

J16 Samedi 27 Mai


En se levant, on se dit merde, plus qu’une seule nuit à passer au Vietnam… Donc il faut profiter de la journée. On reprend le bateau pour une deuxième journée sur le Mékong, on passe au marché flottant de Cai Rang en pleine activité, je suis tombé dans mon premier bouchon de bateaux ! C’est chouette de suivre tout se qui passe, les échanges, les enfants qui nous saluent de leurs bateaux, les cargaisons de bananes, de durion (c’est un fruit plein de très gros picots bande d’ignorants) ou d’ananas, etc.… On passe ensuite dans diverses fabriques le long du fleuve : confiseries, vermicelles, feuilles de riz, alcool, … le tout à base de riz bien entendu. Il est temps de retourner à Ho Chi Minh… On retombe sur les sympathiques Québécoises de notre excursion au café, Ho Chi Minh est petit.

J17 Dimanche 28 Mai

Il nous reste quelques heures avant l’avion, on les passe dans la ville, avec entre autres le musée commémoratif de la guerre du Vietnam. Les Américains ne sont pas à la fête, ça a été vraiment une sale guerre avec utilisation de défoliants et napalm. C’est assez cru comme musée, on n’en ressort pas indifférent c’est certain. On retrouve même de très grosses similitudes avec ce qui se passe actuellement en Irak, et c’est inquiétant. Pour notre dernier repas sur place, on se prend un excellent resto, japonais, pas très local mais chic. J’ai croqué dans un green Chili (c’est le nom du resto mais c’était écrit en japonais, ils m’ont bien eu) en croyant que c’était un légume quelconque, mon palais s’en ait souvenu longtemps. Et voilà, fin d’après-midi, encore un trajet en moto taxi histoire d’avoir des dernières sensations avant le départ, et taxi normal plus rassurant jusque l’aéroport.

J18 Lundi 29 Mai

Arrivée le matin en France, déjà nostalgique. On retrouve la grisaille et on imagine déjà la reprise du boulot… Le trajet aéroport-gare a été le plus galère de tout le voyage, un retard de plus d’une heure à cause d’une panne de RER, alors que même au fin fond du Vietnam on n’avait pas eu de tel soucis, ça fait plaisir d’être rentré en France…

Conclusion

En conclusion, quel voyage ! Tout ce que je recherche dans le voyage je l’ai trouvé, dépaysement, rencontres, paysages incroyables et variés, découverte de différentes cultures, etc.… Les gens sont sympathiques, respectueux, hospitaliers, amicaux et curieux positivement. En espérant que le tourisme ne fera pas perdre les valeurs qu’ils ont su garder. En tout cas vu certaines conditions de vie de populations qu’on a pu rencontrer, on relativise les soucis purement occidentaux. Un très beau pays !